Entreprise individuelle : liberté express, protection minimale

Se lancer en entreprise individuelle, c’est choisir la simplicité : aucune ligne de statut à rédiger, pas de capital à déposer, juste vous, votre activité, et un formulaire à remplir sur le site du guichet unique  . Idéal pour démarrer sans sponsor ni associé, utile si vous testez une idée ou voulez facturer vite. Mais attention : ce choix implique que vos responsabilités personnelles et professionnelles ne font qu’un.

Pas d’obligations comptables lourdes, une comptabilité légère, des coûts réduits : c’est l’un des grands atouts de l’entreprise individuelle  . Et si vous êtes micro-entrepreneur (régime micro-fiscal), les démarches sont encore plus allégées — mais il y a un plafond de chiffre d’affaires à respecter (77 700 € pour les prestations en 2025).

Depuis la loi Macron de 2015, votre résidence principale est protégée, même en cas de dettes professionnelles. Le risque de saisie existe seulement pour le patrimoine professionnel ou les créanciers non antérieurs à cette date  . L’EIRL permet d’aller plus loin en protégeant votre patrimoine privé via une déclaration d’affectation devant notaire.

Protection sociale et fiscalité : attention zones grises

En entreprise individuelle, vous cotisez au régime des indépendants (ex‑RSI, désormais SSI) : couverture maladie, retraite de base mais peu généreuse, pas d’assurance chômage, pas de prévoyance intégrée  . Même sans revenu, des cotisations minimales restent dues, ce qui grève la trésorerie si l’activité est faible.

Vous pouvez opter pour l’impôt sur le revenu, sauf si vous choisissez l’IS depuis 2022 — une option possible en EI  . Mais attention : les bénéfices sont imposés dans votre tranche IR, ce qui peut devenir lourd si vos revenus grimpent.

Coût réel du statut vs portage salarial

Par rapport au portage salarial, l’entreprise individuelle fait la course en solo. Pas de frais de gestion, donc votre revenu net est souvent plus élevé. Mais c’est aussi vous qui assumez toute la gestion administrative, sociale, fiscale… et aucun filet de sécurité si les choses tournent mal.

Avec le portage salarial, vous êtes salarié, avec couverture complètes (chômage, retraite, mutuelle, prévoyance), et l’administration gérée par l’entreprise de portage via un contrat tripartite. Vous perdez en rémunération nette (cotisations lourdes + frais 5–10 % du CA), mais vous gagnez en sérénité.

Pour qui ? Et quels risques ?

L’EI convient aux créateurs en solo, aux profils orientés test et liberté : développeurs, graphistes, artisans, indépendants techniques. Elle est rapide, accessible, fiscale allégée. Mais capable de convaincre des clients prestigieux ? Charge limitée, crédibilité moindre. Et gare à la reprise d’activité : pas de protection chômage, pas de réseau. Votre patrimoine privé reste exposé — à moins de passer en EIRL avec déclaration notariale.

Quant au portage salarial, il s’adresse mieux à ceux qui veulent se concentrer uniquement sur leur métier, sans gérer de comptabilité, micro-entrepreneur mais mieux protégé, ou freelance technique exigeant une couverture sociale solide.

Si vous ne devez lire qu’un bout de l’article ->

  • Statut EI = simplicité, liberté d’entreprendre, revenus nets optimisés, mais responsabilité et protection sociale limitées. Pas d’assurance chômage, pas de filet.
  • EIRL = EI + protection du patrimoine = bonne option si vous craignez les dettes.
  • Portage salarial = sécurité maximale, autonomie technique, mais réduction de la rémunération nette et coûts de gestion.
  • Le choix dépend de votre profil : test, petite activité, ou structuration à long terme.